Orphée aux enfers

Publié le par Lucy

Orphée aux enfersOrphée aux enfers

Rien ne va plus entre Orphée et Eurydice. Les scènes de ménages et les tromperies sont leur lot quotidien. Aussi, lors que son épouse est enlevée par Pluton, Orphée n'en croit pas sa chance et s'imagine déjà délivré d'elle. Mais l'Opinion Publique le contraint à aller auprès de Jupiter réclamer l'infidèle.

Je venais avec de grandes attentes pour ce premier spectacle du cycle Orphée programmé cette saison. Une musique enlevée, un livret comique, bref, un gros potentiel pour passer un bon moment. Autant le dire tout de suite: je n'ai pas été déçue. Et d'abord par ma place, au balcon même si un peu excentrée. Vue sur la scène et sur l'orchestre, c'est super!

Les décors donnent un ton art déco très plaisant, comme je l'espérais on va jouer sur le décalage en ne reproduisant pas une Antiquité de pacotille. Premier acte dans un palace, deuxième acte sur l'Olympe où les dieux gros et gras (à force de siroter le nectar et l'ambroisie toute la journée) s'ennuient ferme et troisième acte aux enfers (plus précisément au bar des enfers).

Le livret , plein d'esprit et d'humour, a été modernisé et cela passe sans problème lorsque Junon gratifie son époux volage d'un laconique "merci pour ce moment" ou que ce dernier "like" les conseils de séduction dispensés par un Cupidon facétieux. On rit autant du texte que des mimiques et des intonations des chanteurs, vraiment bons. Eurydice était un peu faiblarde au premier acte, on ne m'entendait pas bien, mais elle était largement meilleure au troisième. Mention spéciale pour Pluton/Aristée, comique et virtuose, accompagné de trois chiens qui aboient avec harmonie.

Les chœurs sont également très bons et la mise en scène dynamise encore cette opérette. Les chanteurs ont même investi deux loges au moment de lancer l'anathème sur ce pauvre Orphée.

Je suis bien heureuse de pouvoir entendre Offenbach sur la scène de l'opéra national de Lorraine et que ses œuvres soient revenues en grâce. Au passage, j'ai envie de me replonger dans les écrits de son plus farouche contempteur, Émile Zola.

Publié dans produit culturel

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K
C'est drôle, ta description me fait penser à l'opérette qui ouvre "Nana" de Zola, où Nana interprète Vénus. En tout cas, ça donne envie :)
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L
Je n'ai pas lu ce qu'en disent les spécialistes, mais je vois en "Blonde Vénus" un mélange d'"Orphée aux Enfers" et de "Belle Hélène." <br /> Par exemple l'apologie de l'épouse trompant son ennuyeux époux et certains morceaux (valse langoureuse de la Belle Hélène, galop et cancan d'Orphée)<br /> Si tu ne connais pas, je te conseille. C'est drôle et musicalement, l'oreille y trouve son compte.