L'homme idéal (en mieux)
Mère célibataire et prof débordée, Émilie n'en revient pas quand le père d'un de ses anciens élèves lui propose de boire un café. Dans son quotidien où tout est devenu compliqué, comment se laisser aller à une drague honnête et plus si affinités?
Je parle rarement des romances que je lis. Un vieux fond de gêne vis-à-vis de ces lectures "coupables"?
Même pas, j'assume totalement. Mais entre celles que je lis assez vite et que je qualifierais de "sympa sans plus", celles qui me tombent des mains car "trop" (niaises, crues, mal écrites) et celles dont je connais les auteurs (et à qui je transmets mes compliments directement), je fais souvent l'impasse sur l'article de blog. (Mais je pourrais oser un peu plus, qu'en pensez-vous?)
Alors pourquoi une exception cette fois-ci? Parce qu'elle est tombée au bon moment, c'est à dire un jour de grande fatigue teintée de découragement où je crachais mes poumons, d'un paquet envoyé par une bonne âme. Que le sujet me parlait d'autant plus que l'héroïne est prof, comme moi, et vit dans le 20ème arrondissement de Paris, comme moi jusqu'à mon départ pour l'Est. Que j'ai dévoré le livre en une soirée et une matinée.
C'est d'une plume virevoltante qu'Angela Morelli brosse le portait d'Emilie avec une justesse qui sent bon le vécu. Le ton, complice et contemporain, use sans abuser du name-dropping qui parle à toute citadine trentenaire. Il eut été facile de se limiter à ce procédé pour emballer le texte, mais le style est recherché et l'on sent l'exigeance de l'auteur. Et l'on peut se laisser happer par le récit.
Pour ma part, j'ai eu l'impression de faire partie de la bande (je vois d'ailleurs que les copines d'Emilie auront droit à leurs propres aventures et je m'en réjouis.) et je suis tombée sous le charme. A lire certains passages, j'ai eu l'impression que l'auteur réalisait mes rêves personnels (ah, se faire faire la lecture quand on a la crève!).
Et au final, le seul reproche à formuler -mais en est-ce vraiment un?- est que c'est diablement trop court! Autant dire que je m'y replonge dès que possible.
Angela Morelli, L'homme idéal (en mieux), éditions Harlequin.