Expo "Le roi est mort"
A l'occasion du tricentenaire de la mort de Louis XIV, le château de Versailles a vu les choses en grand tout au long de la saison: concerts thématiques, MOOC et l'exposition (qui ferme ses portes le 21 février prochain).
Lors de mon passage à Paris il y a quinze jours, j'espérais visiter cette expo, mais le temps très pourri m'a découragée. Heureusement j'ai eu une deuxième chance pendant les vacances que je passe chez mes parents, au sud de l'Ile-de-France. Au prix d'un long périple, j'ai pu rallier le château, accompagnée de Kleo qui était par chance libre ce matin-là.
Nous aurions regretté de manquer cette exposition à la fois riche mais pas étouffante.
La scénographie était superbe: deux pyramides chargées de crânes flanquent les côtés du bas d'un escalier tendu de bleu nuit qui nous mène, au son lointain d'une marche funèbre, vers l'imposante reconstitution du catafalque de Louis XIV. Le temps que les yeux s'habituent à l'obscurité et l'on découvre un imposant dais soutenu par des squelettes argentés avec faux et sabliers. En dessous repose le corps du roi surmonté des regalia, les insignes de la royauté qui lui ont été remis lors du sacre. Un monument spectaculaire mais éphémère car supposé accueillir la dépouille du roi pendant les semaines précédant la cérémonie funéraire le menant au tombeau des Bourbons dans la basilique de Saint-Denis.
Les dix salles respectent la chronologie de l'événement: retour sur le règne de Louis le Grand avec la présentation d'une collection de médailles commémoratives et allégoriques (mariage, conquêtes, révocation de l'Edit de Nantes), agonie du roi, rituels d'embaumement et enfin pompe funèbre. Le choix des objets, textes et tableaux est très pertinent car il éclaire cet aspect moins connu de l'Ancien Régime qui est le rapport à la mort et la place spéciale occupée par le souverain, "lieutenant de Dieu sur terre" au-delà de son dernier soupir. Des documents rares côtoient des œuvres très connues, et on sort de l'exposition éclairé sur le sujet mais pas gavé.
La dernière salle destinée à l'évolution des funérailles royales (Louis XVIII) en cérémonies nationales est très pertinente. Cela en dit long sur la nouvelle conception du pouvoir et le rapport à la mort (et au côté très pragmatique de la dépouille, cachée, montrée ou "sublimée" par les ornements funéraires.
Au final, j'en suis sortie avec l'envie de retourner à Saint-Denis explorer la basilique.
Il ne reste qu'une semaine pour profiter de cette excellente exposition! Amis enseignants, vous entrez gratuitement avec votre Pass. Pour les autres, ne vous laissez pas refroidir par le prix d'entrée, il vous laisse ensuite la possibilité de découvrir les Grands Appartements et il sera bien rentabilisé.