Orphée et Eurydice
Le mois dernier, j'ai assisté au troisième et dernier spectacle consacré au mythe d'Orphée.
Cette fois-ci c'était au tour du XVIIIeme siècle et de Glück d'être à l'honneur. S'il y avait des moments sublimes, j'en suis sortie assez mitigée. Voici pourquoi:
- c'est le livret en italien qui a été interprété et j'avoue ma préférence pour la version en français.
- j'ai trouvé l'interprète d'Orphée (contre-ténor) un peu inégal dans son chant bien que très juste dans son jeu.
- le personnage d'Eurydice est une grosse chieuse dans cet opéra. Elle passe son temps à geindre et au final c'est à cause de ses jérémiades qu'Orphée se retourne!
- l'opéra finit par un happy end: l'Amour (Éros ici opposé à Thanatos) rend sa femme à Orphée tandis que le monde entier chante sa puissance. L'air final est sublime mais le dénouement arrive comme un cheveu sur la soupe et l'on reste un peu sur notre faim.
En revanche, et grâce au recul, je peux dire que la mise en scène qui m'avait impressionnée et enthousiasmée m'apparaît toujours comme un sommet de finesse et d'intelligence. Un comédien grimé en squelette et incarnant la mort a été ajouté. Le personnage, totalement muet, à une présence magnétique. L'interprète est excellent et expressif, à la fois impitoyable (c'est la mort, il fait son boulot) et tendre, plein de compassion pour ses victimes.
Les chœurs à l'ouverture et au final de l'œuvre étaient également sublimes. Un régal pour les oreilles.
Au final, cette saison à l'opéra s'achève sur une impression en demi-teinte mais je dois bien reconnaître que je n'ai assisté qu'à des spectacles de grande qualité dont le climax est sans nul doute l'Orfeo (qui revient à Versailles au printemps 2017!). De quoi me fait souhaiter de ne pas manquer de fonds pour l'abonnement de la saison suivante.